J’adore contempler cette oeuvre de Zacharie Astruc lors de mes balades au Jardin du Luxembourg. Elle m’évoque tant notre Enfant Intérieur qui garde le souvenir de son essence au-delà des masques de la personnalité. Je ressens une gratitude pour cet artiste qui a sculpté ces mémoires de sagesse dans le bronze.

L’espace d’un instant, je me souviens de mes difficultés passées à reconnaître la valeur de ce qui se trouve ici. Il m’a fallu du temps pour trouver un sens à ma vie en France, où le projet sociétal se résumait parfois pour moi, à l’image crue de préservatifs et de billets de banque trempant dans un jacuzzi… Déprimant…

Paradoxalement, c’est en partant au loin, dans le calme de la selva pérouvienne que je me suis réconcilié avec ma terre d’origine… Le temps passé là-bas dans la jungle, autorisait en effet mes 5 sens à se déployer pleinement, comme si des moustaches imaginaires de chat avaient poussé tout autour de mon corps.

Dans cet état d’être, je m’amusais beaucoup à explorer mes ressentis, comme un œnologue s’amuse à flairer les tonalités gustatives d’un bon vin. J’observais qu’en pénétrant le champ sensoriel d’une simple odeur végétale, de la vision d’un éclat de lumière, une multitude d’émotions et de sensations faisaient agréablement vibrer mon corps. Je découvrais également qu’elles se mixaient dans une synesthésie en arborescence. Ainsi, une odeur pouvait se transformer en image puis donner lieu à la compréhension mentale d’un concept. Pendant plusieurs semaines je me suis exercé à cette délicieuse gymnastique, dans l’ouverture du coeur de ce qui vient.

En revenant de ce temple amazonien, j’ai pris le parti de continuer à cultiver cette conscience quotidiennement, en veillant à prendre soin de mon corps et de mon esprit. Préserver cet espace de joie constitue parfois un challenge, mais c’est ce qui me permets de trouver la beauté partout où Je Suis.

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